On entend beaucoup parler de ce thème des relations toxiques en cette époque. Bien sûr, tout le monde est confronté un jour à des conflits relationnels plus ou moins importants.
Ici je m’adresse à celles et ceux qui cherchent à comprendre et à sortir de leurs schémas relationnels toxiques et répétitifs.
A mon sens, ce fléau social cause des ravages individuels et collectifs incommensurables, bien au-delà des données statistiques.
Donc, ce sujet n’étant pas des moindres, cet article est un peu long. Offrez-vous le temps qu’il faut pour le lire 🙂
Deux grands extrêmes de relations toxiques
Premier extrême : les personnes toxiques “insoupçonnables” :
Ces gens ont une vie, un système de valeurs et des idées souvent en opposition, partielle ou totale, avec les vôtres. Par exemple, vous pouvez tolérer leurs propos pessimistes ou critiques alors que vous vous battez pour rester optimiste et que vous savez très bien que la critique est nocive. Ou bien, vous pouvez les supporter, simplement parce que vous les aimez bien et avez décidé de ne prendre que le meilleur.
Outre les systèmes de valeurs, vous entrez dans des jeux psychologiques inconscients et nocifs. Et, dans tous les cas, vous vous sentez comme coincé dans votre vie.
Parfois vous percevez tout cela au fond de vous. Mais il n’y a pas de danger concret, pas de motifs d’accusations graves. C’est le paysage que vous connaissez. Alors vous entretenez la relation par tolérance, par compréhension, par fidélité (conjoint, parents), par amitié, par gentillesse, par intégrité selon vos valeurs, par peur d’être seul, c’est votre culture, etc.
Ce sont donc vos conditionnements et/ou votre intelligence émotionnelle qui vous font rester dans ces relations-là.
Aussi, les “insoupçonnables” sont souvent les types de personnes que vous êtes habitués à fréquenter depuis toujours ou presque. En fait, ce sont celles avec qui vous êtes le plus à l’aise. Et de surcroît, ce sont des gens dont vous avez du mal à vous détacher.
En somme, cette toxicité n’en est pas une à vos yeux.
L’autre extrême : les relations toxiques dangereuses
Les relations avec ces personnes dangereuses vous soufflent le chaud/froid alternativement. Elles induisent en vous : le doute, la peur, l’insécurité, le sentiment de n’être rien ou d’être “une merde” si j’ose. De plus, ils/elles sèment la confusion dans votre tête, vous ne savez plus si ça vient de vous ou de l’autre. Et parfois elles vous isolent.
Cette liste n’est pas exhaustive. Des informations sur eux pullulent sur le web.
Aussi, je mets dans ce “panier”, sans distinction, quelques exemples types des personnes psychotiques : du manipulateur au psychopathe, en passant par le menteur pathologique et ou autre. Le tout au masculin comme au féminin.
Peu importe l’étiquette qu’il ou elle porte. Ce qui compte c’est vous.
Lorsque vous êtes sous l’emprise de votre prédateur/prédatrice, parfois vous ne savez plus qui vous êtes et vous êtes dans un puits sans fond de souffrances et d’épuisement.
Entre les deux extrêmes de relations toxiques
Entre les insoupçonnables et les prédateurs, il y a tellement de cas possibles que je vais ici aussi présenter un “panier” non exhaustif :
D’abord, vous connaissez sans doute les personnes qui critiquent tout et tout le monde en permanence ; vous aurez droit à votre part de critiques, soyez-en sûr. Puis les éternels pessimistes qui cassent votre enthousiasme aussi naturellement qu’ils vont se doucher. Ensuite vous avez les jaloux, les voleurs, les menteurs pas dangereux mais agaçants, les chouineurs/victimes qui se plaignent tout le temps et les colériques chroniques.
Ce n’est pas tout ; vous avez les personnes qui usent et abusent de votre temps, appelées “chronophages”. Et, pour finir, vous avez les personnes intrusives ; celles qui s’occupent de vos affaires, qui se pointent sans prévenir, qui vous posent des tas de questions indiscrètes et fouillent dans vos affaires. Ce peut être la maman super inquiète/indispensable ou le papa super protecteur. Ce peut aussi être l’homme qui pénètre sa femme pendant son sommeil quand ça lui chante et qui la néglige le reste du temps.
Evidemment il nous est arrivé à tous d’être un jour dans ces cas.
Mais je précise que je parle de caractéristiques “installées” et chroniques. Dans ce cas, vous pouvez considérer son aspect toxique, bien que non pathologique, ou limite.
Sans conteste, toutes ces caractéristiques se retrouvent chez les toxiques dangereux.
Et, malheureusement, chez les “insoupçonnables” également, pour peu que vous sous-estimiez leur impact sur vous, puisqu’ils “font partie du paysage connu”.
En somme, vous naviguez dans des émotions négatives souvent, mais vous pouvez garder votre tête sur les épaules.
D’un extrême à l’autre
A l’instar de “Qui vole un oeuf, vole un boeuf“, les relations toxiques insoupçonnables vous emmèneront systématiquement, tôt ou tard, dans des relations toxiques et/ou toxiques dangereuses. Et ce, tant que vous n’aurez pas compris et intégré les leçons à tirer des expériences précédentes.
A savoir : connaître et définir vos limites et les faire respecter, être votre priorité absolue, même dans les situations les plus anodines.
D’autre part, si vous êtes conscient de l’importance du choix de vos relations – et que vous négligez cette importance malgré tout – la vie vous donnera des claques de plus en plus fortes pour réveiller votre amour-propre.
C’est en ignorant, ou en sous-estimant cette réalité, que vous retombez sans cesse dans les mêmes schémas.
Prenez garde de ne pas adopter vous-même, par réaction de défense ou de protection, des comportements toxiques.
Suggestion de travail :
– Les messages contraignants, drivers en anglais, sont des constructions mentales qui dirigent inconsciemment vos comportement. Découvrez quels sont vos drivers et apprenez-en sur vos processus psychologiques : téléchargez ici
– Répondez à ces deux questions, en toute conscience et honnêteté envers vous-même :
En dehors de vos relations, qu’est-ce qui peut être toxique dans votre vie pour vous ? (Vous auto-critiquez-vous souvent ? Tabac ? Alcool ? Heures de sommeil ? Alimentation ? Faites-vous de l’activité physique ? Regardez-vous la télévision ? A quelle fréquence ? Quels genres de programmes ? Qui laissez-vous entrer dans votre vie ? A qui donnez-vous de votre temps?…)
Que faites-vous pour vous-même ? (Loisirs, amis, soins corporels, temps pour soi…)
– Trouvez des infos sur le triangle de Karpman, concernant les jeux psychologiques.
Suggestions de lecture :
Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même, de Lise Bourbeau
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